La Réunion des Musées Métropolitains a commandé une œuvre au sculpteur et familier des arts du feu Vincent Barré. Dans le prolongement de son travail autour du tressage de ronces, la pièce monumentale en métal est installée au musée de la Ferronnerie , Le Secq des Tournelles. L'Aile de l'ange répond à celui à l'aile coupée, sous le porche de l'église Saint-Laurent.

L’idée est symboliquement, magnifique : rendre l’aile à l’ange amputé au moment de la Révolution française. La statuaire religieuse a beaucoup fait les frais, durant ces heures d’une grande violence, du changement du régime. L’aile rebâtie peut être vue comme un plaidoyer pour la paix, mais elle n’efface pas l’histoire puisque la réparation, ici, se conçoit comme un contrepoint : L’Aile de l’ange de Vincent Barré sera placée en regard de l’ange blessé, dans l’une des travées sous le porche de l’église-musée. L’aile rapportée maintient d’autre part, dans sa facture même, une forme de violence, suggérant que cette dernière n’a pas disparu de notre société. Les ronces renvoient en effet à la couronne d’épines, et par là même à la souffrance universelle.

Un artiste et un fondeur de la région

Le sculpteur Vincent Barré vient initialement de l’architecture et de l’urbanisme. Il est aussi réalisateur de films. Il pense dans l’espace et il a, de ce fait, l’habitude de créer des sculptures sur mesure pour des lieux. Avec la céramique, le métal est l’un de ses matériaux de prédilection et il a déjà utilisé le tressage de fer pour des œuvres se trouvant aux Beaux-Arts de Besançon ou encore au château de Chaumont-sur-Loire. Il interroge les savoir-faire, expérimente. Pour L’Aile de l’ange, il a sollicité la fonderie Bocquel, non loin de Bolbec en Normandie, bien connue des professionnels puisqu’elle s’est spécialisée dans la fabrication d’œuvres d’art. Cette collaboration entre un grand artiste et un grand artisan, promet de laisser une trace durable au cœur de Rouen.